La relève de la garde.

Cette semaine, dans le cadre de “1 sujet de 4 mots * 4 auteurs = 4 billets”

 

-         Bien. Il semblerait que la question des biens matériels ait été réglée sans aucune difficulté entre vous et que vous avez géré tout cela en bonne intelligence. La convention me semble tout à fait homologable de ce point de vue, et je vous en félicite. Par contre, je reste perplexe concernant les enfants. Vous avez réfléchi aux différentes solutions, garde alternée, garde partagée, … ? Vous n’avez rien réussi à organiser ?

-         Elle et lui [de concert] : Voilà. C’est ça Madame le Juge.

-         Bon… et dire que j’avais espéré un vrai consentement mutuel… pour une fois. (soupir)

-         Elle et lui [de concert] : Madame le Juge, les enfants, comment dire… les enfants…

-         Et bien, quoi ? Vous savez, j’en ai encadré des procédures… Je sais ce que c’est ! Il est important de communiquer, de s’exprimer, c’est le moment ou jamais, et n’oubliez pas qu’il est capital de trouver un accord pacifié dans le respect des intérêts de chacun, mais surtout des enfants.

-         Elle : Les enfants ont besoin de stabilité, de repères, à mon avis ils doivent être domiciliés à un seul endroit, c’est perturbant tous ces allers et retours, les changements incessants…

-         Vous avez en partie raison et compte tenu de leur âge, cela semblerait effectivement une décision à tout le moins… conforme aux usages. Vous demandez donc la garde Madame, et Monsieur s’y oppose ? (soupir) Vous savez Monsieur, je suis sensible également à la valorisation du rôle du père et avant que vous ne vous engouffriez dans la litanie sur l’injustice de la justice et les a priori de la JAF, qui se trouve, en plus, être une femme, sachez Monsieur que la situation est étudiée au cas par cas et que …

-         Elle et lui [de concert] : NON ! Vous n’y êtes pas du tout…

-         Ah. Mais alors quel est le problème ?

-         Elle : C’est que, vous m’avez interrompue, mais je ne pensais pas à mondomicile, comme résidence principale.

-         Ah. Alors c’est entendu non?

-         Lui : NON ! Justement…

-         Bon je ne comprends plus rien ! Si vous ne voulez pas la garde Madame, et que ça ne vous convient pas Monsieur… vous ne voulez donc la garde… ni l’un, ni l’autre ???

-         Elle et lui [de concert] : Voilà. C’est ça Madame le Juge.

-         Mais, mais c’est, c’est, n’importe quoi (ne notez pas Madame la Greffière)! 25 ans que j’officie et je n’ai jamais vu ça ! Je, je …

-         Elle et Lui [mélangés] : Faut pas vous énervez Madame le Juge, c’est juste que… vous les ne connaissez pas, les enfants.

-         …

-         Vous voyez Super Nanny ? Oui, celle de la télé, qui est morte. Et bien si vous prenez les pires des enfants qu’elle a eu à gérer, que vous les croisez avec les ados du Grand Frère, et bien vous commencez à avoir une petite idée de nos enfants. Enfin, quand ils sont calmes.

-         …

-         N’empêche que Super Nanny on y croyait nous, c’était un peu notre dernier espoir. Alors maintenant qu’elle n’est plus là…. Ben, on sait plus. On n’a plus de solution.

-         …

-         En fait, comment vous dire… Nous deux, ça va, ça va même très bien. On ne compte pas du tout se séparer.

-         …

-         C’est d’eux qu’on souhaite divorcer, mais on n’a pas trouvé le formulaire. On a bien cherché, pas de bouton Next

-         …

-         On s’était inscrit à On a échangé nos mamans, mais on n’a pas été pris. On pense qu’ils ont compris qu’on n’avait pas l’intention de revenir, à la fin de la semaine.

-         …

-       Et puis, ils sont trop grands pour qu’on les abandonne, ils retrouveraient leur chemin, c’est sûr.

-         …

-        Alors voilà. On pensait que dans la procédure on pourrait peut-être, si on n’était pas d’accord sur la garde, vous voyez, enfin, les confier à quelqu’un. Doit bien y avoir des gens qui sauraient faire. S’en occuper. Parce que, nous, on peut plus, on jette l’éponge. Ça se fait ça Madame le juge ? Les placer. Au moins temporairement, disons une dizaine d’années ? Vous comprenez Madame le Juge ?

-         …

-         Sinon on va finir dans Confessions Intimes. Et ça, on peut pas.

-         …

-         Madame le Juge ?

-         …

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La mort d’Émile Zola : un mystère qui continue de captiver l’imaginaire collectif
Alors on danse.

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