En garde !

Cette semaine, dans le cadre de “1 sujet de 4 mots * 4 auteurs = 4 billets” :

- Allô… oui, c’est moi, tu vas bien ?

- J’ai eu une journée atroce. Ton fils s’est encore battu à l’école et a été collé. Je ne sais plus quoi faire de lui. Julien a essayé de lui parler mais rien à faire, il s’est enfermé dans sa chambre et son mutisme habituel il faut croire. Je suis à bout, désespérée. Je ne sais pas ce que je vais pouvoir faire de ce gamin. Il ne m’écoute jamais. Je ne veux pas être de ces mères qui passent leur temps à crier. J’aimerais de temps en temps aussi un moment de tendresse, de complicité, mais j’ai l’impression de n’être que la méchante dans l’histoire

- Il a 13 ans, c’est l’âge. Souviens-toi à ton âge, tu faisais aussi tourner en bourrique tes parents non ? C’est normal !

- Mat, tu es inconscient, oui, c’est peut-être une mauvaise passe mais qui peut dire si ce n’est pas plutôt une mauvaise voie sur laquelle il avance et qui ne permet pas de demi-tour.

- Ecoute chér.. euh… Laure, je ne peux pas te dire, tout ce qu’on peut faire c’est rester vigilants et… Désolé j’ai plus beaucoup de batterie alors faut que j’aille un peu droit au but. On voudrait bien partir ce week-end tous les deux avec Caroline, tu peux garder les gosses ?

- Non mais tu plaisantes ? Ils sont déjà là toutes les semaines et un week-end sur deux et tu crois que tu vas échapper à ton tour ! Tu as aussi des responsabilités tu sais et ils ont besoin de voir leur père ! T’es totalement irresponsable. On te demande pas beaucoup, quatre pauvres jours par mois et t’es même pas foutu de les bloquer ?

- Mais si mais là c’est exceptionnel, on a eu ce coffret cadeau pour un week-end et c’est la seule date disponible. Allez, ça va tu vas pas faire un plat pour ça. Je te rappelle qu’à l’époque tu avais quand même demandé la garde exclusive !

- C’est bas, c’était il y a cinq ans… Tu vas pas me dire ça à chaque fois que tu essaies d’échapper à tes gosses. J’ai besoin de souffler, vraiment. Ils m’épuisent en ce moment

- Raison de plus, on va pas en plus les trimballer d’appart en appart ce week-end, autant qu’ils se calment un peu. De toute façon, on a réservé. On peut plus annuler. Et puis tu sais qu’ils n’aiment pas vraiment Caro, elle en souffre et j’ai besoin de me retrouver un peu seul avec elle.

- Mais vous êtes seuls tout le temps. Moi j’ai les mioches en permanence, tu crois vraiment que j’ai pas envie moi aussi d’une parenthèse pour mon couple. Ils sont toujours dans mes pattes. Moi aussi j’ai besoin de souffler. Alors c’est hors de question, ce week-end, tu les prends, c’est définitif et si t’es pas là quand je te les dépose, j’appelle le juge.

Elle raccrocha violemment et se retourna. A ses pieds se tenaît une jeune fille, les yeux brouillés par de chaudes larmes. Un doudou qu’elle mordait de toutes ses forces dans la bouche dans une main. L’autre qui serrait son pyjama. Brisée elle ne put que murmurer en ravalant sa douleur “mais… Maman…” avant de s’enfuir dans sa chambre.

La mort d’Émile Zola : un mystère qui continue de captiver l’imaginaire collectif
Alors on danse.

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