L’homme qui a vendu le Ritz sans le posséder

Publié le : 21 février 20173 mins de lecture

Bon d’accord, j’ai fait une petite connerie… Mais prendre cinq ans pour ça c’est quand même beaucoup non ? Ce serait ça le prix à payer simplement pour avoir vendu quelque chose qui ne m’appartenait pas ? Même le juge a salué mon audace, c’est pour dire ! Je ne demandais pas non plus une récompense, mais peut-être aurait-on pu tenir compte de cela, de la complexité de cette opération et du fait que je n’ai fait de mal à personne…

Avant moi, il paraît que certains s’étaient essayés au même type d’exercice en cherchant à vendre Buckingham Palace ou même la Tour Eiffel. Moi, c’est le Ritz que j’ai proposé à la vente. Oh c’était une belle affaire : je n’en demandais que 300 millions d’euros alors qu’à l’époque cet hôtel de luxe londonien était évalué entre 540 et 715 millions d’euros… tu m’étonnes que les acheteurs se soient manifestés si rapidement !

Pour eux, c’était un bon coup. Et puis, ils étaient en confiance en traitant avec moi, spécialement mandaté par les frères Barclay, propriétaires du palace. D’ailleurs, pour les rassurer davantage, je leur avais présenté mes associés : Patrick, entrepreneur du BTP à la retraite, et Andrew, avocat. La vérité – c’est à dire que j’étais un chauffeur de poids lourd sans emploi depuis plus d’un an – ils finiraient bien par l’apprendre. Mais cela me laissait suffisamment de temps pour me faire remettre par leurs soins 1,2 million d’euros correspondant à la caution leur réservant la vente.

Oui, je sais ce que vous vous dites : j’aurais dû en demander plus. Mais ne vous en faites pas, je me suis bien amusé pendant ces quelques mois. J’ai pu acheter une belle voiture pour ma copine, nous nous sommes bien détendus en croisière sur la Méditerranée, et j’ai largement satisfait quelques caprices qui me trottaient dans la tête depuis un bon moment…

Tout cela n’a pas duré, c’est vrai, et c’est bien dommage. Je me doutais bien que cette histoire finirait par me retomber dessus. De toute façon, ce n’est pas avec ma situation de chômeur que j’aurais pu espérer profiter de la vie comme je l’ai fait ces derniers temps ! Et maintenant que je suis capable de tout vendre, je suis sûr que je n’aurai aucun mal à décrocher un job de commercial à ma sortie de prison.

 

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